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Alexandre Ilic : Des bulles et du volume

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Né à Longjumeau en 1985 et Chiroquois depuis toujours, Alexandre Ilic est le cadet d’une fratrie de 3 garçons.
L’aîné, Ivan, a une entreprise de VTC à Paris (Carylis), le plus jeune Stéphane, un doctorat en astrophysique.
Je suis très proche de mes frères précise le Chiroquois qui se défini comme l’artiste de la bande, même si ce n’était pas parti pour.

Ses parents ont toujours nourri des valeurs communes humanistes et familiales fortes. Sa mère était professeure d’anglais en primaire. Elle m’a influencé sur l’aspect littéraire, associatif et intellectuel en complément d’un père garagiste à Champlan (toujours en activité) qui poussait plus sur la technique et le sport.

Un Bac Sciences et Technologies Industrielles (STI) en poche, Alexandre s’oriente vers une école d’ingénieur. Il passe son DUT Génie électrique et Informatique industrielle à Cachan. Après quelques stages, quelques petits boulots et même une formation de cascadeur, Alexandre tâtonne et s’interroge sur son avenir. D’origine serbe par son père, il repense aux étés passés chaque année, chez ses grands-parents, fermiers en Serbie. Ce dépaysement total lui apparaît comme un nouveau souffle vital. Il part s’installer à Belgrade en 2007

L’apprentissage du dessin

Je souhaitais apprendre la langue et y rester quelques mois, le temps de réfléchir à ce que je voulais faire dans la vie. Sur place, le jeune Ilic apprécie beaucoup l’ambiance et son nouveau rythme de vie lui permet de dédier davantage de temps aux loisirs artistiques, notamment le dessin. Petit, il connaissait déjà le dessin pour le plaisir avec ses frères, mais n’aurait jamais pensé pouvoir en faire un métier. Puis il fait de nombreuses rencontres d’artistes serbes qui lui prouvent le contraire et il commence à suivre des cours de dessin. Il se rend compte qu’il progresse rapidement, ce qui lui révèle son envie de s’orienter vers la bande dessinée. En 2010, après presque 4 ans passés là-bas et pourtant reçu aux Beaux-Arts de Belgrade, il décide de revenir en France pour intégrer l’école supérieure d’arts graphiques de BD Jean Trubert à Antony (maintenant à Paris).

Débuts dans le monde professionnel

Je dessinais jour et nuit, c’était intense. Durant les 2 années de cursus, il confesse n’avoir jamais rencontré autant d’artistes passionnés comme moi par la BD. C’est ce qui lui donne l’idée de s’inscrire à l’association des anciens élèves : le collectif artistique Toto Moko. Cela va lui permettre de faire ses débuts dans le monde professionnel de la bande dessinée et il deviendra ensuite président de l’association pendant 4 ans.
Courant 2014, sa mère Nadine Ilic, tombe malade et décide de changer beaucoup de choses dans sa vie. Elle reprend ses études et passe un diplôme de Patiente partenaire à l’Université des Patients de la Sorbonne, pour aider les personnes atteintes de cancer, à surmonter cette épreuve. Elle a ensuite voulu créer un groupe de parole autour de la maladie du cancer et a pu le faire au sein de l’association KiFéKoi de Chilly-Mazarin, précise Alexandre, adminratif du dévouement et de l’énergie dont elle fait preuve. Elle a également créé la section sport santé (rugby adapté) du club chiroquois, le RCC. Je suis un peu comme ma mère, je suis très investi dans le domaine associatif ajoute Alexandre, qui a été secouriste à la Croix-rouge pendant 3 ans et bénévole pour l’association humanitaire Care France. C’est d’ailleurs là qu’il a rencontré sa compagne.

Spécialiste de la BD en relief

Aujourd’hui installé à Chilly-Mazarin comme artiste auteur indépendant, Alexandre gagne sa vie grâce à des commandes de projets BD pour des clients, comme Valéo, Leroy-Merlin, Procter & Gamble, ou encore pour le DDay expérience. Un jour, les membres du Lions Club d’Antony lui ont proposé un projet de BD pour les lecteurs aveugles. Je pensais que c’était une blague, avoue-t-il. Alexandre réalise ensuite que le dessin tactile existe depuis longtemps mais n’avait jamais encore été adapté en bandes dessinées. J’ai travaillé avec eux sur ce projet et ai créé la première BD en relief pour aveugles. Le succès est immédiat, une association L’image au bout des doigts (LIBD), créée par le Lions Club voit le jour et Alexandre devient un peu le spécialiste du domaine. C’est maintenant la plus grosse partie de mon travail. J’occupe aussi un mi-temps en tant que graphiste pour l’INJA. Maintenant qu’il arrive à vivre du dessin, son objectif est de travailler sur des projets personnels, dont un notamment avec son ami auteur Nicolas Musique. L’idée est de prochainement diffuser les planches de la BD petit à petit sur les réseaux sociaux, puis ensuite lancer une campagne de financement participatif pour auto-éditer l’ouvrage.

S’investir aussi localement

Alexandre souhaite également développer davantage de projets locaux, notamment en intervenant à l’IMPro Valentin Haüy de Chilly-Mazarin, un établissement qui accueille des jeunes déficients visuels. Il est déjà en contact avec l’association KiFéKoi pour tenter d’organiser l’année prochaine des ateliers de lecture d’image en relief. Ma mère nous a quittés cet été et c’est une épreuve difficile à surmonter. Mais nous nous souvenons surtout de son humanité et de sa générosité. Elle s’est beaucoup investie dans le domaine associatif à Chilly-Mazarin, et j’aimerais continuer son oeuvre dans cette voie. Ma mère fera toujours partie de mes frères et moi et j’espère que son empathie et sa bienveillance continueront encore longtemps de se répandre à travers nous.

Contact

Direction de la Communication
Place du 8 mai 1945

91380 Chilly-Mazarin
Tél : 01 69 10 37 00
Formulaire de contact

Bio Express

1985 Naissance à Longjumeau

2003 Obtention d’un Bac Sciences et Technologies Industrielles

2005 Obtention d’un DUT Génie électrique et informatique industrielle

2007 Installation à Belgrade (Serbie)

2010 Retour à Chilly-Mazarin et intégration de l’école supérieure d’arts graphiques de BD Jean Trubert à Antony

2012 Début d’activité comme artiste auteur indépendant

2014 Sortie de la première bande dessinée en relief pour lecteurs aveugles

2014-2018 Présidence de l’association des anciens élèves de l’école Jean Trubert

Depuis 2016 Graphiste spécialisé (dessins en relief) à mi-temps à INJA (Institut National des Jeunes Aveugles)

2017 Obtention du prix Handi-Livres du meilleur livre adapté pour sa bande dessinée Le jardin du Ninja éditée par l’association L’image au bout des doigts