” Monsieur le Maire honoraire,
Mesdames, Messieurs les élus,
Madame la Présidente du comité du souvenir du Général de Gaulle de Chilly-Mazarin, Chère Yvette,
Mesdames, Messieurs les représentants des Anciens combattants,
Monsieur le Commandant de police,
Monsieur le Chef de centre de secours et d’incendie de Chilly-Mazarin,
Chers enfants,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis ce jour pour commémorer le 82ème anniversaire de l’appel du 18 juin prononcé depuis Londres par le Général de Gaulle.
En juin 1940, l’avancée allemande a surpris la population française qui ne s’attendait pas à une telle déroute de la stratégie militaire du Maréchal Pétain, l’homme en qui elle avait confiance. Plus de 10 millions de Français fuient la guerre. Paris se vide en quelques jours laissant place à des images de files immenses, le long des routes, pour aller trouver refuge dans les villes qui n’étaient pas encore occupées par l’armée allemande.
Le 17 juin, Philippe Pétain, alors chef du gouvernement français annonce à la Nation qu’il veut cesser le combat, mettre un terme aux hostilités et chercher les moyens d’un armistice rapide. C’est dans ce calendrier expéditif qu’il livre la France aux Nazis.
En désaccord total avec cette stratégie, le Général de Gaulle s’exile au Royaume-Uni. Sur les ondes de la BBC, il adresse un message historique à tous les Français qui ne se résignent pas à laisser la France aux mains des nazis et des collabos. C’est l’appel vibrant d’un homme à toutes celles et tous ceux qui croient aux valeurs progressistes de la France des lumières, de la France libre, de la République.
L’Appel du 18 juin sera le déclic de la France résistante.
À partir de cette date, les premiers jalons de la Résistance se mettent en place pour déboucher, 3 ans plus tard, sur la constitution du Conseil National de la Résistance. Il réunira les représentants des huit principaux mouvements de Résistance qui s’étaient créés progressivement à travers tout le pays, ainsi que des six principaux partis politiques, de droite comme de gauche, et des deux grands syndicats de l’époque.
À l’appel du Général de Gaulle, ils allaient surmonter leurs divergences et unir leurs forces pour créer une armée secrète placée sous un même commandement. Une unité historique !
Mais la France a aussi pu compter sur ses anciennes colonies : comme le dit le Général de Gaulle dans son discours, « la France n’est pas seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. » Ils seront près de 240 000 à venir de l’Afrique occidentale française, de l’Afrique équatoriale française, de la Côte française des Somalis, de Madagascar, de l’Indochine, du Pacifique, des Comptoirs français de l’Inde, des Antilles et de la Guyane.
Eux aussi ont donné leurs vies et leur sang pour défendre l’honneur de la France et combattre l’horreur nazie.
Enfin, la coalition des pays alliés sera également déterminante et portera en elle les germes de la construction européenne pour garantir un continent en paix. Comme le disait Jean Monnet : « Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des Hommes ».
Mais aujourd’hui, la paix en Europe est menacée. En février, Vladimir Poutine décidait unilatéralement d’agresser l’Ukraine.
Le drapeau ukrainien qui flotte derrière la statue du Général de Gaulle, et auprès de ceux de la France et de l’Europe, est le symbole de la solidarité que nous portons au peuple ukrainien qui subit la guerre.
Comme le Général qui mobilisait toutes les énergies pour entraîner le peuple de France dans la défense des valeurs de notre République, pour que notre pays retrouve son unité et son honneur, Volodymyr Zelensky dans son message au peuple européen, appelle à la mobilisation des États européens pour préserver la paix.
Dans son discours, à son tour, il nous exhorte à la solidarité avec son peuple : « Ne restez pas silencieux ».
Ces commémorations existent pour que nous ne répétions jamais les erreurs du passé. Et cette année particulièrement, ce « jamais » nous rappelle combien la paix est fragile, même en Europe, même dans ce 21ème siècle.
Chers enfants, je souhaite vous remercier d’être présents à nos côtés, à chaque commémoration. Bientôt, il vous reviendra cette responsabilité de perpétrer la mémoire de notre Histoire. Nous comptons sur vous pour porter ce message de paix et de solidarité entre les peuples. Face à la terreur, face au populisme, face à la xénophobie et face à la haine de l’autre, préférez l’unité, préservez la paix : Ne restez pas silencieux.
Vive la République, Vive la France.
