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Commémoration du 8 mai 1945

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Discours de Rafika REZGUI, Maire

“Madame la Députée,
Monsieur le Conseiller Régional,
Madame la Conseillère Départementale,
Monsieur le maire honoraire,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil municipal,
Monsieur le représentant des forces de police,
Mesdames, Messieurs les représentants des Anciens combattants,
Chers enfants du conseil municipal des enfants,
Mesdames, Messieurs,

Comme chaque année à la même date, nous sommes réunis au pied de ce monument aux morts pour rendre l’hommage de la nation à ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté.

Oui, chers enfants, le 8 mai, nous rendons tous un hommage solennel aux vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi et surtout, à toutes les victimes de cette tragédie sans pareille.

La nuit du 7 au 8 mai 1945, c’est une certitude, restera à jamais une date clé de notre Histoire. Elle marque le moment où le général Alfred Jodl, chef d’état-major de la Wehrmacht, signa au quartier général des forces alliées du général Dwight Eisenhower, à Reims, la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie.

77 ans après, nous célébrons, ce matin, la Victoire du 8 mai 1945.

En effet, il y a 77 ans, la France cessait d’être un pays en guerre tandis que l’Europe, tout doucement, commençait à se reconstruire.

Le plus vaste et le plus meurtrier des conflits de l’histoire humaine venait de toucher à sa fin en Europe : Plus de 60 millions d’hommes et de femmes ont trouvé la mort durant cette période. Des soldats bien sûr, mais aussi plus de 40 millions de civils, hommes et femmes, 6 millions de juifs dont beaucoup d’enfants, des tziganes, des homosexuels, des porteurs de handicap, des gaullistes, des communistes, des résistants, ou des citoyens dont les opinions ne plaisaient pas à l’occupant ou au régime de Vichy.

Les pertes matérielles sont également considérables : de nombreuses installations portuaires et ferroviaires, des routes, des villages et des villes sont ravagés.

Parmi les victimes de cette guerre, il y a aussi des Chiroquois, morts ou mutilés sur le champ de bataille pour venir au secours de notre liberté.

Nous ne rendrons jamais assez hommage à tous les hommes, femmes, enfants et anonymes, qui vécurent ces années d’enfer, à Chilly-Mazarin et dans toutes les autres communes françaises.

Pensons à Régis LAMOTTE, Michel LE SAOUT, Bernard GUINLAT, Ali MOUSSA, Hamza DJELOULI (” chasseurs” du 501e régiment de chars de combat), Henri CHARMETTE de l’infanterie de marine (3e régiment de marche du Tchad) et à Albert CHLOPEDSKI, infirmier polonais, tous tués à Longjumeau. Leurs différentes nationalités sont le témoignage d’une victoire que nous devons également aux soldats venus de toutes les latitudes et tous les horizons. Des pays alliés mais aussi des colonies françaises que le Général de Gaulle avait appelées à la résistance dans son appel du 18 juin 1940 « La France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. »

Ensemble, ils ont combattu pour la paix et contre la barbarie.

Ils ont souffert, ils se sont battus, privés de leur jeunesse, d’une vie normale et paisible. Ils se sont révoltés et beaucoup d’entre eux n’ont pas échappé au sacrifice suprême pour des causes qu’ils savaient justes, celles de la Liberté et de la Paix.

Ce 8 mai 2022, souvenons-nous du martyr des victimes de la Déportation avec pour point d’orgue la terrible année 1942 où la France, alors occupée, vivait un des plus déshonorants moments de son histoire : la rafle du Vel d’Hiv.

Ce 8 mai 2022, souvenons-nous aussi de l’action héroïque de la Résistance, qui s’est battue pour que nous puissions aujourd’hui être libres !

Ils furent des millions, Français de toujours mais également issus de l’armée d’Afrique et des troupes coloniales, Italiens antifascistes, républicains Espagnols, Allemands antinazis, expatriés d’Europe centrale, alliés, à s’engager pour venir au secours de la liberté, là où elle était perdue ou menacée.

Ce temps de recueillement qu’est le 8 mai est l’occasion, pour chacun d’entre-nous, réunis autour des représentants des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, de rappeler notre attachement à la liberté et aux droits de l’homme, ainsi que notre reconnaissance à ceux qui ont combattu pour la paix.

Cette victoire que nous célébrons, c’est d’abord la leur. Gardons en mémoire leurs combats, leurs luttes et leurs sacrifices.

Comprenons aussi que la paix n’est jamais acquise. Le populisme, le nationalisme et les tentatives de domination territoriale ont malheureusement ouvert un nouveau conflit en Europe.

Nous pensons tous au peuple Ukrainien. Là-bas, la peur a remplacé la joie de vivre, le doute a rempli les cœurs, les familles sont séparées. Les obus pleuvent sur les villes, les écoles sont fermées, les hôpitaux sont bombardés, des hommes et des femmes meurent. Là-bas, c’est de nouveau la guerre.

Les Ukrainiens qui fuient l’horreur ont pu trouver, dans de nombreux pays de l’Union Européenne un refuge, la solidarité, de l’entraide et du soutien.

Mais ce que les Ukrainiens comme l’ensemble des Européens souhaitent plus que tout, c’est que les armes se taisent, que la diplomatie permette à tous les belligérants un retour à la table des négociations, seule issue pour parvenir à la paix.

Oui, soyons les vecteurs de Paix en opposant la conviction à la force, à la provocation et à l’esprit de revanche.

Nous devons le dire avec force et conviction, en particulier lorsque l’on s’adresse aux jeunes Chiroquois.

À leur tour, ils doivent être demain, les « passeurs de mémoire ». François Mitterrand s’était rendu en Allemagne pour commémorer le 50ème anniversaire de la fin de la guerre. Lors de son dernier discours comme président de la République, il déclara : « L’Europe, nous la faisons, restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui nous suivront ».

Chers enfants, je voudrais féliciter chacun d’entre vous, pour avoir consacré une partie de votre dimanche à accompagner vos aînés dans le recueillement, dans l’hommage à ceux qui nous ont rendu notre liberté et notre dignité.

Se souvenir, c’est notre devoir, pour que les trois mots qui résonnèrent au sortir de la guerre : « plus jamais ça », ne soient pas oubliés par les générations qui ont été épargnées par la guerre.

C’est ainsi que le sacrifice de ceux qui sont morts et que nous célébrons ce 8 mai 2022 n’aura pas été vain.

Vive la République, Vive la France.”

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