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Entretien avec de jeunes Chiroquois éloquents

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Ils sont trois : Lyna, Uriel et Omrane à avoir surpris leurs proches, familles et amis par leurs talents cachés d’écriture et d’art oratoire. En fin de compte, il se sont surtout surpris eux-mêmes et ont appris à mieux se connaître en participant au concours d’éloquence organisé par la Communauté d’agglomération Paris Saclay.

Chilly Mag : D’où est venue votre motivation pour participer à ce concours ?

Omrane : « C’est Maxime de l’Espace jeunes qui m’a parlé de ce concours et m’a dit que je devais y participer. Il connaît mon “bagou” et était persuadé que j’étais capable de relever le défi. Je n’y avais jamais pensé mais en y regardant de plus près, je me suis dit que oui, cela me tentait bien. Mes profs me disaient que j’écrivais bien. Ma crainte était surtout d’avoir des difficultés à mémoriser mon texte. »

Lyna : « Moi, ce n’est pas compliqué, je
suis bavarde ! J’aime discuter et discourir depuis que j’ai 7 ans. Je suis faite pour ça : j’écris depuis toujours et j’adore ça ! Comme c’était tout ce qui me plaisait, c’est venu sans effort. Et puis j’ai été encouragée par ma famille bien sûr, mais aussi ma professeure de Français, Mme Absire, au collège Les Dînes Chiens. »

Uriel : « Et bien c’est un peu un “concours” de circonstances. Il se trouve que j ’ai joué Don Juan au théâtre, une première pour moi qui suis plutôt scientifique, et j’ai vraiment aimé ça. Cela m’a donné envie de participer au concours, d’autant que je devais m’entraîner pour le grand oral du bac. Et puis je me suis découvert ce talent caché d’écriture et c’est devenu un plaisir ! »

CM : Comment vous prépariez-vous ?

Lyna : « J’écrivais mon texte très rapidement. Je le lisais à ma mère et mon frère (qui était particulièrement touché par le sujet). Je me chronométrais en le lisant et une fois que cela rentrait dans le “timing”, je le montrais à ma prof de français (Mme Absire). Elle m’a beaucoup conseillée et je l’en remercie. Ensuite, j’apprenais d’abord le texte seul puis je l’apprenais avec l’intonation qui va bien. J’ai inventé une histoire donc c’était heureusement plus simple à mémoriser. Le plus dur pour moi c’est vraiment l’apprentissage du texte. »

Uriel : « “Rêver la liberté” m’a beaucoup inspiré, j’ai écrit le texte très vite. Ce sont mes mots, donc faciles à retenir. Pour “Oser la liberté”, mon texte n’était pas bon. Lydia (du PIJ) a eu l’honnêteté de me le dire et je l’en remercie. J’ai finalement écrit une histoire. Pour la finale, “Défendre la liberté” m’a également inspiré. J’ai tenté de faire quelque chose de “puissant”. J’écrivais le soir en rentrant des cours. Pour ma part, j’ai plutôt une mémoire visuelle et n’ai pas eu de souci à retenir mes textes. De toute façon, ce n’est pas de la récitation, il faut vivre le texte. Ce qui est amusant c’est que mes professeurs d’histoire et de philosophie qui m’ont écouté, n’en ont pas retenu et valorisé les mêmes passages. »

Omrane : « Il faut l’avouer, je suis un peu urgentiste : je fais toujours les choses à la dernière minute. Pour la demi-finale, je me suis forcé à anticiper mais j’ai perdu la moitié de mon temps dans la réflexion. Passer à l’écriture, c’est compliqué quand on a trop d’idées. Je partais dans tous les sens. J’en ai parlé avec mon prof de philosophie (M. Baurieux – Lycée Jean- Baptiste Corot) qui m’a donné des conseils très utiles. Une fois le texte écrit, je l’ai lu, enregistré et écouté. Je me suis servi de ma mémoire auditive. Un énorme merci à Wilfrid et Lydia du service municipal de la jeunesse et Abou Nassur de l’association “Expression de France”. Ils ont été géniaux »

CM : Et maintenant ?

Uriel : « Cela a changé beaucoup de choses pour moi, j’ai postulé dans des filières
de sciences politiques alors que je me prédestinais à une carrière scientifique. J’aimerais être journaliste, plus tard. Je n’étais pas un orateur, ni un littéraire mais j’ai gagné en confiance et en expérience. Je me suis trouvé. Mes amis étaient choqués et étonnés de me voir dans ce contexte. Ils étaient fiers de moi. Cela a été une révélation ! »

Lyna : « C’est une bonne expérience, une autre définition de l’éloquence que celle que je m’en faisais. Ce que j’aime ce sont les discours. Je suis moins portée sur l’humour. En tout cas, ce fut l’occasion de belles rencontres et cela a surtout confirmé ce que je voulais faire plus tard. C’est une bonne chose ! Tous mes amis savent que j’écris et que je parle beaucoup. Mon projet n’a pas changé mais là, j’ai enfin concrétisé quelque chose. »

Omrane : « Je me suis rendu compte que j’étais vraiment bien entouré. Même mon voisin est venu me voir. Il a échangé avec moi et m’a aidé. J’ai perdu mais j’ai eu une très belle expérience. La finale, à laquelle je n’ai pas participé, est ce qui m’a le plus marqué. Baptiste Richard, le premier, est vraiment bon. Il a mis tout le monde d’accord. En fait, il faut rire et prendre des risques. J’ai envie de refaire d’autres concours. Je voudrais aussi dire que la ville aétésuper!»

CM : Et si c’était à refaire ?

Omrane : «Toutdesuite!»

Uriel : « Je le referai volontiers mais je n’ai plus l’âge. »

Lyna : « Pourquoi pas ? »

 

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