image_pdfimage_print

Virginie Traissard – principale au collège Les Dînes-Chiens

Chilly Mazarin > Portraits > Virginie Traissard – principale au collège Les Dînes-Chiens

Enfant, Virginie Traissard était dyslexique. La jeune fille, dont « les quatre grand-parents étaient enseignants » a fait un peu d’orthophonie mais ne se plaisait pas à l’école. « L’héritage familial a fait que j’ai évolué dans un bain culturel et dans la curiosité » explique-t-elle, même si la culture ouvrière de son père fait que pour la lycéenne, « trouver un emploi était plus important que de faire des études ». Virginie décroche un Bac B (économie) en 1986 puis fait le choix de voyager pour s’émanciper. « Je suis partie 6 mois en Espagne sur la Costa Brava ». Au début jeune-fille au pair, la voyageuse décroche ensuite un poste de commerciale dans une agence de location saisonnière. Polyglotte, elle franchit sans difficulté la barrière de la langue et part ensuite 3 mois dans le nord de l’Italie, « où réside une partie de ma famille. »

Vie active

Après cette période d’ouverture culturelle, la jeune bachelière rentre en France et commence à travailler dans le privé. Elle occupera plusieurs postes avant d’être embauchée comme hôtesse d’accueil dans une entreprise de métallurgie. Quelques temps après, elle se fait remarquer puis débaucher par un fournisseur, Kinnarps, une entreprise suédoise de fabrication de bureaux « qui venait changer le mien ! ». Une belle opportunité que saisit la jeune employée avec l’appui de son directeur. Virginie cherche à prendre son envol. « J’ai même tenté le concours pour devenir hôtesse de l’air » s’amuse-t-elle. C’est la rencontre avec son futur mari, musicien de formation, qui sera le point de départ de sa vie de femme adulte. La jeune commerciale s’épanouit dans son travail et gravit les échelons. En parallèle, elle se marie et fonde une famille en donnant naissance à une fille en 1993, qui sera suivie d’un petit garçon trois ans plus tard. C’est au passage de la trentaine que Virginie a voulu tout changer.

En quête de sens

Désormais commerciale grands comptes et imprégnée de la culture “bien-être“ à la suédoise, la trentenaire est très à l’aise dans son métier et dans la recherche de solutions ergonomiques sur-mesure pour ses clients. Virginie est alors perturbée par un conflit éthique : « Je trouvais que j’étais payée trop cher pour ce que je faisais et surtout, j’étais très souvent en déplacement donc pas assez avec ma famille ». À la recherche d’une harmonie familiale et de sens dans son travail, la jeune mère de famille entame donc un bilan de compétences. Douée en communication, pour transmettre et accompagner, elle s’aperçoit qu’une bonne partie de son talent gravite autour de la pédagogie. « Je cultive le sentiment d’imposture pour veiller à toujours être bien à ma place » philosophe-t-elle. C’est ainsi qu’elle démarre un congé individuel de formation pour devenir professeure dans son domaine de prédilection, l’économie-gestion.

Retour aux études

« J’ai toujours été une commerciale extraterrestre », avoue la future professeure, pour qui l’enseignement était désormais une évidence. La reprise des études est une aventure excitante mais difficile pour la jeune mère qui parvient à valider un BTS action commerciale grâce à la validation des acquis de l’expérience et après quelques cours au CNED. Reprenant goût aux études, Virginie tentera même une licence de lettres modernes, sans pouvoir aller jusqu’au bout. Avec le soutien de son mari qu’elle « remercie énormément », elle effectue une préparation au concours pour devenir enseignante à l’IUFM d’Antony. « J’ai gardé de cette période de belles amitiés », précise l’étudiante qui décroche son diplôme en 2001.

Nouveau cap

Après un premier poste à Trappes (78), Virginie Traissard est nommée au lycée professionnel Baudelaire d’Évry et y reste 12 ans ! « J’ai vite pris conscience de mes capacités à identifier chez mes élèves les enjeux et le moyen de les faire avancer » explique la jeune professeure dont le moteur a toujours été « de venir en aide, d’être utile ». « On ne choisit pas de devenir professeur par hasard, on veut faire réussir les élèves. » Dans l’intervalle, elle se nourrit d’autres expériences pour approfondir et enrichir l’exercice de son métier. C’est ainsi qu’elle enseigne la communication et le marketing à l’IUT de Sceaux et qu’elle participe à l’élaboration d’un manuel d’éco-gestion pour le niveau bac pro (aux éditions Foucher). Bien implantée à Évry, elle attend que ses enfants aient leur bac pour passer un cap. Virginie passe le concours de personnel de direction en 2013 et est nommée le 1er septembre 2014 au collège Montesquieu à Évry, animée d’une solide motivation pour faire évoluer les choses. 

Le facteur humain

« Mon ambition était de piloter la pédagogie à l’échelle d’un établissement pour se réinventer collectivement » explique la principale adjointe qui trouve que le collège est le niveau où il y a le plus à faire. Elle s’aperçoit que de nombreux professeurs partagent cette même envie d’être plus en phase avec la génération actuelle mais avec des priorités qui ne sont pas forcément les mêmes. « Je n’avais pas suffisamment mesuré le facteur humain » avoue-t-elle. Ainsi, Virginie Traissard apprend à piloter des équipes variées lors de ses différentes expériences dans plusieurs établissements avant d’être nommée à Chilly-Mazarin, au collège les Dînes-Chiens, en 2021. La principale voit l’enseignement comme un partenariat entre les collégiens et leurs professeurs. « Les cours magistraux ne sont pas forcément à proscrire mais j’encourage mes collègues à construire des projets ».

Les valeurs républicaine

Virginie Traissard est très attachée aux valeurs républicaines, « c’est inconditionnel » explique-t- elle. « Ces valeurs de bon sens s’imposent à tous, comme un cadre indispensable nous permettant d’évoluer en citoyen libre » poursuit la professeure qui s’est formée à la laïcité auprès de Jean-Pierre Aubin, un ancien Inspecteur Général spécialiste du sujet. Elle transmet d’ailleurs régulièrement ses connaissances à ses collègues personnels de direction des autres établissements de l’Essonne. Cet été, Virginie Traissard termine sa deuxième année à Chilly-Mazarin et commence à prendre ses marques au sein de l’équipe éducative avec laquelle elle nourrit beaucoup d’ambition. « Le Covid est passé, les instances ont été remises en place et nous travaillons très bien avec la Ville, notamment sur les sujets d’éducation à la parentalité » se réjouit la cheffe d’établissement qui estime que désormais les conditions sont réunies pour faire évoluer le cadre scolaire au bénéfice des élèves, des familles et des professeurs. À la rentrée 2023, les élèves découvriront une nouvelle cour réaménagée. Mais la grande nouveauté sera surtout la mise en place d’une classe sans note, fonctionnant par projets sur le thème de la ville de Chilly-Mazarin.

Contact

Direction de la Communication
Hôtel de ville
Place du 8 mai 1945

91380 Chilly-Mazarin
Tél : 01 69 10 37 00
Formulaire de contact

Bio express

1968, naissance à Drancy (93)
1987, diplômée du Baccalauréat B (économie)
1988, embauchée chez Kinnarps
1998, BTS action commerciale (CNED)
1999, Deug lettres modernes (Sorbonne à distance)
2001, obtention du PLP puis nomination à Evry comme professeure d’économie-gestion
2013, réussite au concours des personnels de direction
2021, nommée Principale au collège
Les Dînes-Chiens à Chilly-Mazarin